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Sortir du statu quo de la gestion immobilière

Hugo Gervais, créateur de la plateforme collaborative Urbest nous a accordé cette interview au timing bien matinal. Le temps, pour cet ingénieur financier de formation, est un bien précieux comme le témoigne l’interface de son logiciel collaboratif. Urbest simplifie la gestion de l’immobilier grâce à son outil de maintenance et de services à disposition des gestionnaires, intervenants et partenaires. Suivi des tâches et orchestration des interventions font partie des fonctionnalités qui permettent aux utilisateurs de gagner du temps. Décodage ci-dessous avec Alexandre McCormack, CEO de Shayp.

A propos d’Urbest 

Alex : Changer le statu quo de la gestion et de la maintenance immobilière : votre ambition ?

Hugo : Mon analyse part du constat suivant : les interfaces existantes de GMAO (Gestion Maintenance Assistée par Ordinateur) sont souvent trop complexes et découragent les utilisateurs. La proposition de valeur au niveau software pour la gestion immobilière est assez faible, alors que de plus en plus d’intervenants dans ce secteur sont concernés. C’est en prenant conscience des besoins des intervenants de terrain qu’est partie l’idée de créer un logiciel collaboratif, ergonomique et intuitif pour faciliter le travail de gestion et de maintenance. Historiquement, chaque acteur venait avec son process sans trop se soucier des interactions avec les autres acteurs : gestionnaires, bureau d’études, propriétaires, prestataires ponctuels. Désormais, l’approche collaborative gagne en puissance et permet aux acteurs de l’immobilier d’être plus efficaces, plus fiables et au final de renforcer la confiance entre acteurs. 

Alex : L’idée d’Urbest est donc venue sous l’angle d’une application facile d’utilisation ?

Hugo : Tout à fait. Aujourd’hui cela devient courant mais en 2016, le contraste était assez fort entre des applications de la vie privée et ce dont on pouvait disposer au travail. Réfléchir à l’ergonomie pour offrir la meilleure expérience utilisateur possible est un différenciant. En langage numérique on parle de UX, pour User Experience. L’objectif UX est de faciliter la communication et le travail des gestionnaires, demandeurs et intervenants. Nous avons donc conçu notre plateforme de façon ergonomique, elle est ouverte à tous les métiers du bâtiment qui souhaitent travailler ensemble. Je parle de collaborative job tracking, c'est-à-dire arriver à faire travailler plusieurs personnes ensemble de la manière la plus efficace possible. Pour vous citer un exemple, le google sheet est un très bon outil de travail collaboratif. L’époque où l’on demandait en permanence des extractions à un utilisateur omniscient est bientôt terminée. Aujourd’hui, les gens s’attendent à avoir une connaissance partagée de ce qui ce passe. Urbest illustre cette nouvelle méthode de travail. 

Alex : Vous citez l’exemple d’un hôpital où la qualité de chaque intervention est valorisée, la personne en charge se sent gratifiée...

Hugo : Urbest est adaptable par les clients pour choisir ses services disponibles, ses utilisateurs et son patrimoine. L’une de nos fonctionnalités est la possibilité de noter la qualité de l’intervention réalisée par une équipe de maintenance ou un technicien. A priori, il y a eu des appréhensions par rapport à la notation mais le côté positif l’a très vite emporté. En moyenne, la qualité tourne autour de 4.9/5 pour les prestataires qui rendent des services en utilisant Urbest ! C’est un excellent moyen de valoriser les équipes et ceux qui font tourner les bâtiments au quotidien. A titre d’exemple, un hôpital est passé de 10 interventions par jour à 15, avec un gain d’efficacité qui est allé au-delà de nos attentes qui étaient de 20%. Notre logiciel permet de valoriser le travail des personnes sur le terrain. C’est gratifiant pour eux. En allégeant leurs tâches administratives et répétitives, ils peuvent réaliser plus d’actions dans un laps de temps raccourci. 

Alex : En effet, les meilleures pratiques sont celles qui bénéficient d’un accompagnement. La plateforme de Shayp accompagne son utilisateur dans la détection et la recherche de la fuite. Par contre, il ne faut pas se perdre dans une surenchère des fonctionnalités. Comment atteindre l’équilibre entre suffisamment de customisation et la facilité d’usage ?

Hugo : Chaque utilisateur aborde la plateforme en l’utilisant telle qu’elle arrive. C’est à dire qu’il faut montrer de la valeur dans l’usage très vite sinon un utilisateur ne prendra pas le temps de découvrir comment il peut façonner la plateforme. Si aujourd’hui Urbest marche, c’est parce que nous n’avons pas succombé à la tentation de mettre des boutons partout et avons conservé une interface simple qui amène l’utilisateur sur des choix prévisibles et compréhensibles. 

Même si la nature a horreur du vide et des espaces blanc, nous souhaitons garder cette simplicité au cœur d’Urbest. L'écueil des éditeurs de logiciels historiques est souvent d’avoir trop de fonctionnalités et de nécessiter un doctorat en solution X pour pouvoir l’utiliser. 

Alex : Quel est le plus grand frein dans l’adoption de votre outil ?

Hugo : Je dirais que c’est la volonté de se faire violence pour changer ses habitudes. Urbest change les habitudes d’interaction entre personnes en les rendant plus collaboratif et coopératif. Cela veut dire que l’on devient plus efficaces mais aussi plus dépendants de nos collaborateurs. Lorsqu’une structure qui n’avait pas de compte à rendre se met au collaboratif, il peut y avoir quelques crispations sur la peur de la réaction des autres. Néanmoins, cela est vite surmonté et  les utilisateurs sont enthousiastes à l’idée de basculer vers un modèle collaboratif. Il est toujours intéressant de trouver la bonne personne qui va endosser le rôle de moteur pour convaincre les autres utilisateurs à passer d’une approche en silo à une approche collaborative. 

A propos de Shayp

 

Hugo : Quelle place Shayp envisage d’avoir dans les systèmes énergétiques existants ?

Alex : Notre plateforme est un outil de travail utilisé tous les jours par les équipes de maintenance et les techniciens, nous communiquons donc surtout avec les personnes de terrain. Bien entendu, notre système doit être ouvert à d’autres types de flux énergétiques. C’est pourquoi les données doivent pouvoir être partagées. Shayp se raccroche ainsi aux plateformes énergétiques existantes. On parle d’une Application Programming Interface (API) ouverte. L’objectif stratégique de Shayp consiste à optimiser la consommation d’eau dans les bâtiments. Nous souhaitons réaliser des économies d’eau. Nous nous devons de rendre notre logiciel le plus intuitif et ergonomique possible car notre souhait est de faciliter le travail de la personne qui doit détecter les fuites et faire les réparations nécessaires. Au plus vite la fuite est colmatée, au plus d’eau est préservée.

Hugo : Qu’est-ce que cela signifie pour Shayp d’être collaboratif ?

Alex : Être à l’écoute de nos utilisateurs. Savoir répondre aux demandes des clients en connaissant leurs besoins. On s’implique à 100% dans le processus, de l’adoption de l’outil à l’utilisation, jusqu’à la réparation. Nous tenons à offrir le meilleur accompagnement possible, du projet pilote au client final. Bien qu’aucune formation de ne soit requise pour l’utilisation de notre plateforme, nous restons à la disposition des utilisateurs en cas de besoin. Désormais il est également possible de télécharger directement sur la plateforme de Shayp des rapports détaillés sur les données chiffrées de consommation, de fuites, de coûts etc sur une période donnée. De quoi aider les facility managers ou energy managers dans leur reporting, notamment dans le cadre de leurs objectifs CSR ou ESG.

Hugo : Quel est l’ennemi de Shayp ?

Alex : Le frein majeur est l’ignorance par rapport à la problématique des pertes d’eau dans les bâtiments. Pourtant, un bâtiment sur trois présente des fuites coûteuses, c’est énorme ! En moyenne, nous arrivons à réduire les consommations d’eau de 22%, en adressant toutes les anomalies sur le système et les fuites d’eau. Par exemple, pour un groupe d’écoles, nous avons pu les aider à économiser plus de 200.000 € sur leur facture d’eau.

Synergies assurées entre Shayp et Urbest : l’approche collaborative permet également de créer des partenariats entre entreprises qui ont les mêmes besoins et peuvent mettre en route des offres combinées. A suivre !